Mémoires flottantes est un documentaire variable sur Lisbonne réalisé par Gwenola Wagon et Alexis Chazard au cours de l’hiver 2005. Un programme en fait évoluer le montage d’une projection à l’autre. La version en ligne a été développée grâce à Marika Dermineur. Actuellement, Gwenola prolonge ce projet sous le titre de Mémoires dérivantes.

   Comment réactiver ces souvenirs vivants et transformés dans notre mémoire ?
Nous ne recopions pas nos souvenirs dans notre tête, mais en rejouons les éléments comme des occurrences. Ici, le programme devient une machine-souvenir à réactiver les enregistrements. Cette machine n’est pas celle d’une tête pour une personne. Elle devient l’outil d’agencement d’éléments collectifs.

   La question, bien sûr, est celle des différentes façons de monter l’histoire dans la variation qui est ici en ligne de mire, où les histoires sont celles des voix et des images flottantes. Comment et jusqu’à quel point peut-on mettre le hasard de son côté... Comment troubler le montage et les choix déterminés par des moments de mouvance ?

   Le film s’est construit en trois temps. Le premier a consisté en l’exploration de lieux, en repérages, puis à enregistrer ces déplacements, sons et histoires. Dans la seconde partie il s’est agi de choisir les éléments qui allaient devenir comme des îlots mobiles... La troisième partie est l’orchestration de l’ensemble de ces bribes en un programme-scénario.

   Nous voudrions que cette mémoire soit collective. Tous les éléments enregistrés sont agencés et répétés comme des occurrences. Chaque morceau devient une apparition qui peut être jouée dans des ordres différents. Ce qui se produit mentalement dans notre mémoire et nos souvenirs de ces explorations.
Cela Etant, 2005.